Patrimoine

LE PATRIMOINE ARCHÉOLOGIQUE ET MONUMENTAL

Alignements mégalithiques des Demoiselles (classés MH depuis 1974)

Demoiselles (Copie)

La lande du moulin, située sur le plateau nord-ouest du bourg révèle un ensemble mégalithique d’une trentaine de menhirs en quartz blanc, schiste ou grès du nom des Demoiselles.

Ce site se compose de deux groupes bien distincts, des alignements disposés en courbures parallèles près de la route et au nord-ouest dans un petit bois, un tertre tumulaire.

Si le site des Demoiselles de Langon est un peu détérioré, il n’en reste pas moins l’un des ensembles les plus importants du mégalithisme intérieur de Bretagne avec les sites de Saint-Just et de Monteneuf.

La légende raconte que ce sont des jeunes filles qui ont été transformées en pierre pour avoir dansé sur la lande plutôt que d’aller aux vêpres.

Cette légende a été créée au XVIIème siècle par l’église afin de lutter contre les paganismes nombreux en Haute Bretagne à cette époque.

Enceinte mégalithique des Pilons-Garougnoux à la Gaudinais

Ce bel exemple d’enceinte mégalithique entoure un tertre tumulaire du Néolithique moyen final et forme une ellipse très régulière de 17 mètres de grand axe pour 8 mètres dont l’entrée devait se situer à l’est.

Elle a vraisemblablement été réutilisée à l’âge de bronze.

Ce site doit son nom aux garougnoux qui étaient des loups garous. La légende prétend que cette bande de pillards détrousseurs de voyageurs s’y réunissaient au milieu des pierres afin d’accomplir leurs rites secrets.

L’ensemble mégalithique du Chêne Mort

Sur la route de Renac, à 150 mètres environ de la chapelle Saint-Joseph gît un menhir christianisé de 3 mètres de long (propriété privée invisible de la route)

Selon la légende une barrique d’or se trouvait au pied de ce menhir. Un dénommé Daniel voulut s’en emparer mais le menhir se renversa pour l’écraser, d’où son nom de menhir de la pierre Daniel.

À proximité se trouve un autre menhir en quartz blanc le beullion blanc (mot gallo signifiant pierre blanche) qui était accompagné au XIXe siècle de deux autres pierres aujourd’hui disparues.

La voie pavée de La Louzais appelée aussi « chemin de la duchesse Anne »

Considérée comme une ancienne voie romaine, cette route pavée, de forme très bombée, est peut-être antérieure à la période gallo-romaine. Les érudits du XIXème siècle y voyaient la voie qui reliait Nantes, capitale de la cité des Namnètes à Corseul capitale de la cité des Coriosolites.

Elle était utilisée au Moyen-Âge et permettait la circulation dans le marais à proximité du gué de Beslé.

Voie_romaine_propre Voie_romaine_nettoyage Voie_Romaine_P_Renouard-Copie

La chapelle Sainte-Agathe (classée MH depuis 1840)

Édifice gallo-romain à nef unique constitué d’un bel appareil de pierres et de briques, il possède dans son abside une fresque de Vénus anadyomène datée de la fin du IIème-début du IIIème siècle.

Cette peinture murale vieille de près de 2000 ans est le seul exemplaire de la Gaule romaine conservé à sa place d’origine au nord de la Loire. Après maintes hypothèses, on sait maintenant qu’à l’origine ce bâtiment faisait partie d’un ensemble thermal privé. C’était l’une des salles des thermes d’une villa gallo-romaine, lefrigidarium avec l’emplacement de la piscine d’eau froide sous la voûte. À la fin de l’Empire romain, lors de la christianisation des campagnes en Armorique, l’édifice ruiné fut transformé en un premier sanctuaire chrétien (Ecclesia Sancti Veneris) puis devint chapelle funéraire au Moyen-Âge. À la fin du XVIIème -début du XVIIIème siècle, elle reçoit le vocable de Sainte-Agathe, et devint un lieu de pèlerinage.

Selon l’ancienne tradition, les futures mères et les nourrices venaient de plusieurs lieux à la ronde prier sainte Agathe (jour de foire, 5 février) afin de pouvoir nourrir leur enfant du lait maternel en effectuant sept fois le tour de la chapelle.

Une légende raconte qu’un vilain garnement voulant se moquer des nourrices, a fait les 7 tours de la chapelle sollicitant sainte Agathe de lui donner du lait. Il fut exaucé et s’est retrouvé avec deux seins tellement gonflés de lait qu’il dût prendre deux nourrissons à la fois pour se soulager. Il a dû ensuite effectuer maintes prières pour retrouver son état normal. Depuis ce jour, plus aucun homme à l’esprit moqueur n’a tenté de reproduire son geste.

Église SAINt-Pierre-et-SAINt-Paul (inscrite à l’inventaire supplémentaire des MH depuis 2002)

PHOTO_EGLISE_DE_ LANGON_99 (Copie)De plan bénédictin, c’est l’une des 20 églises romanes avec transept, sans doute la mieux conservée en Bretagne mais aussi la plus complexe.

Dès 862, l’autel Saint-Pierre est attesté par une charte du cartulaire de l’abbaye Saint-Sauveur de Redon mais rien ne subsiste de cette première église à Langon. Probablement en bois, elle fut détruite vers le Xème siècle lors des incursions de vikings qui remontaient la Vilaine.

L’église actuelle fut reconstruite sur une période s’étalant du XIème siècle au XIIIème siècle par les moines bâtisseurs de Redon qui étaient les seigneurs féodaux de la paroisse depuis 834. Elle semble être une réduction de la grande abbatiale de Redon : une croix latine avec chevet très allongé terminé par une abside accotée de deux absidioles s’ouvrant sur les bras du transept. Seule la présence de collatéraux dès l’origine la différencie de l’abbatiale Saint-Sauveur.

Le mur du chevet est contrebuté extérieurement de quatre arcatures aveugles saillantes reposant sur des pieds droits formant contrefort. Ce système qui rappelle celui désigné sous le nom de bandes lombardes correspond sans doute à Langon à une solution architecturale. La construction du chevet et l’absidiole nord sont antérieures à la construction de la nef centrale. Les matériaux utilisés sont essentiellement le grès ferrugineux très répandu au Moyen-Âge et le schiste.

Situé à la croisée du transept, le clocher, à la base massive, a été reconstruit entre 1920 et 1923.

Son originalité s’exprime dans son maître clocher entouré de douze clochetons, métaphore du Christ et de ses douze apôtres.

Les anciennes cloches fondues à la révolution ont été remplacées au XIXème siècle et se nomment Marie-Louise, Marie-Joseph et Agathe.

À l’intérieur, l’absidiole nord appelée chapelle de la Vierge ou chapelle du Rosaire est avec le chœur la partie la plus ancienne du monument. Jadis, elle s’appelait chapelle de Roche, du nom d’une famille seigneuriale de Langon. Un ensemble peint situé au cul du four de l’absidiole nord constitue un témoignage unique en Ille-et-Vilaine dans l’iconographie peinte du Moyen-Âge classique (XIIIème). Elle représente le Père en majesté dans sa mandorle. La dernière restauration réalisée par les soins de l’abbé Grasland date des années 1920. Elle est malheureusement masquée en partie par le retable du XVIIème siècle de l’école lavalloise représentant la donation du rosaire à saint Dominique et à sainte Catherine de Sienne.

La voûte de la chapelle est renforcée de deux arcs doubleaux en grès rougeâtre portés par des colonnes courtes adossées aux parois. Celles-ci sont surmontées de chapiteaux primitifs ornés de masques informes.

La chapelle, édifiée à la fin du XVIème siècle située au haut du collatéral sud, renfermait jadis l’enfeu et les armoiries des seigneurs du Bot, auxquels cette chapelle a été concédée en 1587.

L’absidiole sud a été remplacée par la sacristie en 1840.

Les piliers carrés qui supportent les arcs ogivaux séparant les nefs datent du XIIIème siècle et malgré les remaniements successifs effectués, on ne doit pas se laisser égarer sur son style.

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Des vases en céramique du XIVème siècle placés à la sablière de la voûte permettaient une meilleure sonorisation. C’est le premier système d’amplification du son connu dans les églises.

D’après différents écrits, l’intérieur de l’église était vraisemblablement entièrement peint.

L’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Langon est le seul ensemble roman conservé dans son intégralité en Ille-et-Vilaine.

Entre 2013 et 2019, l’église a fait l’objet d’importants travaux de restauration.

 

Le viaduc ferroviaire de Corbinières

Construit de 1858 à 1861, lors de la mise en place de la ligne ferroviaire reliant Rennes à Quimper, via Redon, cet ouvrage d’art passe d’un pas de géant de Messac à Langon en surplombant la Vilaine à une trentaine de mètres. Son originalité réside dans le fait que toutes ses arches sont obliques et reposent sur des piliers maçonnés en biais.

Il renferme dans ses piliers une importante colonie de chauves-souris.

Photo Philip Renouard

Photo Philip Renouard 

Photo Philip Renouard

Photo Philip Renouard

Le pont métallique de Port de roche

PONT_PORT_DE_ROCHE_1 (Copie)Avec l’alliance de la pierre et du fer, symbolisme de la modernité du XIXème siècle, il est l’un des plus beaux ouvrages qui enjambent la Vilaine.

Nombreux sont les ouvrages en arcs remarquables imaginés par Gustave Eiffel mais contrairement à une idée répandue, on ne doit pas à Eiffel la construction du pont de Port de Roche mais à l’ingénieur Émile Cheysson.

Posé en 1868 après avoir été présenté à l’Exposition Universelle de Paris l’année précédente, il est l’un des premiers ouvrages en acier réalisés au XIXème siècle. Les lettres « N et E » sur chacune des piles rappellent le sceau impérial d’Eugénie et de Napoléon III, venus inaugurer l’exposition à Paris.

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